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Prêt à partir

Carnet de voyage, visites, sorties ... Un retour de nos voyages, de nos expériences. En espérant que cela puisse vous être utile !

Février en Corse du Sud

Est-ce une bonne idée de partir en vacances en février en Corse ? N'étant pas des pros de la glisse, et donc peu intéressés par des vacances en montagne en plein hiver, nous avons voulu tester. Retour sur notre expérience ...

Les avantages de la Corse hors saison ...

  • l'extrême tranquillité dans une Corse laissée aux Corses ! Très peu de touristes donc, ce qui permet de profiter pleinement des lieux, d'éviter les embouteillages sur les hauts-lieux de l'île et de trouver des places de parking au plus près des attractions .. ce qui est très loin d'être le cas en pleine saison !
  • Autre avantage, l'air fleure bon le mimosa ! A peine débarqués du ferry à Propriano, vous serez immanquablement attirés par ces touches de jaune dans le paysage qui charment le regard et embaume les airs. La fleur de mon enfance ... personnellement fan donc !
  • Enfin, le temps est plutôt agréable : sur les 6 jours pleins de notre séjour, un seul jour de grisaille - le dernier, comme pour ne pas nous faire regretter notre départ. Le reste du temps, soleil et température de 17 degrés en moyenne. Nous n'en espérions pas autant !

Mais tout avantage s'accompagne d'inconvénients ... le plus important étant de devoir faire avec ce qui est ouvert. Difficile parfois de trouver un restaurant ouvert, y compris dans des lieux très touristiques comme Bonifacio ou Porto Vecchio. Certaines visites sont également impossibles ... ne pas compter sur la visite du site archéologique de Filitosa, sur celle de la chapelle impériale à Ajaccio ou sur un tour en bateau pour découvrir les calanques de Piana par la mer. Beaucoup de magasins sont également fermés ... mais en même temps, c'est l'occasion de voir la Corse dans sa vraie nature, sans les artifices de la saison estivale. Du coup, les Corses sont beaucoup plus ouverts et sympathiques avec les rares touristes qui viennent s'aventurer hors calendrier habituel.

Bon, vous aurez compris que nous avons trouvé bien plus d'avantages que d'inconvénients à notre virée hivernale en Corse du Sud. Alors, place aux photos et explications pour celles et ceux qui souhaiteraient faire comme nous ! 

 

 

Vendredi 16 février 2024 ...

Le boulot à peine fini, nous filons vers la côte, plus précisément sur Marseille, pour embarquer sur un ferry à destination de Propriano. Un peu de patience et nous voilà à bord ... ou plutôt sur les passerelles à observer les manœuvres et les quais qui s'éloignent. A la tombée de la nuit, l'éclairage des quais met en valeur la ville ... un vrai spectacle !

Un aller avec Corsica Linea et un retour avec Corsica ferry ... de quoi faire un comparatif en fin de voyage. Rendez-vous donc au bas de ce compte-rendu pour avoir nos impressions et préférences. 😉

Un départ de Marseille à la tombée de la nuit
Un départ de Marseille à la tombée de la nuit
Un départ de Marseille à la tombée de la nuit

Un départ de Marseille à la tombée de la nuit

 

Samedi 17 février 2024 ...

Premiers rayons du soleil sur le port de Propriano qui laissent présager une bien belle journée !

7.30 - Débarquement sur le petit port de Propriano. Notre premier objectif est de trouver un endroit pour déjeuner ... Pas si évident puisque la majorité des commerces sont fermés pour la saison mais, en cherchant bien, on trouve ! Direction le Péché mignon, un salon de thé qui propose des petits déjeuners ... et le lieu de rencontre de tous les Corses du coin au petit matin. De quoi se familiariser avec l'accent local dès la sortie du bateau !

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Rassasiés, nous prenons la direction de Belvédère-Campomoro dont la plage est réputée comme étant l'une des plus belles de l'île. 30 mn sur une petite route sinueuse bordée de nombreux mimosas en pleine floraison ... un enchantement pour les yeux et le nez ! Et tout au bout, une eau translucide aux tonalités bleue-verte. Le golfe de Valinco mérite bien le détour.

Campomoro
Les eaux translucides de Campomoro, dans le Golfe de Valinco

 

Une fois sur place, la tour génoise qui surplombe le village me fait de l’œil ... Impossible de lui résister, c'est donc parti pour une grimpette !

La montée à la tour se fait par une route privée puis à travers le maquis par un sentier

Et si, en même temps que l'on montait en altitude à la découverte de cette tour, on remontait le temps jusqu'à la date de sa création ? ... car cette tour a une bien triste histoire. Erigée en 1586, elle fait suite à la terrible attaque de Sartène où plus de 500 personnes furent capturées et mises en esclavage par les Maures venant de la mer (une plaque commémore à Sartène ce triste événement). Un renforcement du dispositif de surveillance était donc nécessaire ... La tour de Campomoro fait preuve d'originalité comparée aux 90 autres tours génoises qui courent le long du littoral corse car elle est encerclée par un petit fortin auquel on accède par une solide porte.

Montrez patte blanche pour approcher la tour !

Mon intention, au départ, était d'atteindre la tour puis de redescendre ... mais la vue, aperçue depuis le chemin de ronde, me tente trop ! Je continue donc ma promenade et parcours une partie du sentier du littoral pour le plaisir des yeux. Finalement, je reviens à mon point de départ au bout d'1h30 en ayant fait une boucle autour de la tour génoise. Des randonnées plus importantes peuvent aisément être faites dans ce secteur ... avis aux amateurs !

Campomoro
Une vue grandiose sur la Cala Genovese

 

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11.30 - C'est bien connu, la marche ouvre l'appétit ! Ayant vu peu de commerces ouverts sur Propriano, nous décidons d'aller vers Sartène en espérant trouver ce qu'il nous faut. En cette saison, le choix est restreint mais nous dénichons la perle rare sur la place Porta (ou Libération). Quelques terrasses de café et un restaurant ... on n'en demande pas plus !

Et pour digérer une petite marche dans les ruelles étroites et pentues de la ville, " la plus corse des villes corses " selon Prosper Mérimée. On fait confiance à celui qui a si bien écrit sur l'âme corse à travers sa Colomba et ses désirs de Vendetta pour nous l'assurer ! Mais pour l'heure, les esprits sont apaisés. La cité est très tranquille, sans aucun touriste - à part nous, bien sûr !

Au niveau d'une porte de fortification, nous nous arrêtons pour lire un panneau rappelant la capture des Sartenais par les Maures du XVI ème siècle ... notre thématique du jour après la découverte de Campomoro. Le panneau parle du traumatisme causé par cette invasion ... une évidence !

Sartène
Ruelle de la vieille ville d'où partent, de part et d'autre, de nombreux escaliers ...

 

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15h - Nous quittons la vieille ville pour rejoindre un petit village plus au Sud, à proximité du lion de Roccapina que nous saluons au passage ... un bref arrêt le long de la route car nous y reviendrons plus tard. Notre point de repère pour les deux prochains jours sera Monacia d'Aullène, idéalement placé à 30 / 40 mn de Bonifacio et de Porto Vecchio qui seront nos deux prochaines destinations. Installation et découverte des environs ... il est déjà temps de penser à demain !

 

 

 

 

Dimanche 18 février 2024 ...

7.30 - Réveil donc sur Monacia d'Aullène. Pendant que le reste de la troupe dort, je décide de partir explorer le sentier du patrimoine dont le point de départ est à 100 m du gite. Je ne m'attends à rien de particulier ... et je reviens enchantée de ma balade ! Un circuit de 5 km (à faire en 1h30 environ) à travers le maquis par de petits sentiers bordés de pierres sèches et agrémenté de panneaux explicatifs sur l'histoire du village, les anciens moulins ou les orii, ces constructions mêlant roches naturelles/bâti humain et destinés à stocker les céréales ou à abriter bergers et bandits. Extrêmement agréable ... et ce, malgré quelques inquiétudes quant aux tirs des chasseurs à proximité. Petit mémo donc pour ceux qui voudraient randonner en Corse : munissez-vous d'un gilet orange /jaune pour vous faire repérer ... c'est plus sûr ! 😉

Sentier du patrimoine Monacia d'Aullène
Des sentiers, mélange de minéral et de végétal ...
Entre moulin et habitat ... à la découverte du bâti local

 

Pour ceux qui aimerait approfondir les environs, il est possible de combiner ce circuit avec un autre sentier de randonnée permettant de découvrir l'Oriu Grussettu ... Devant rejoindre le gite pour la suite du programme de la journée, je n'ai malheureusement pas pu le parcourir, mais l'envie y était !

Quand le bâti se mêle à la nature ... Une curiosité de la Corse !

 

 

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10.30 - Une balade raccourcie car il est temps de prendre la route pour Porto Vecchio. Comme à chaque fois que nous arrivons dans une ville ou un village, nous ciblons le vieux centre. Nous constatons vite qu'il est impossible de s'y garer et optons pour le parking de Santa Catalina, à quelques minutes à pied de la place de l'église. Très pratique donc, d'autant plus que celui-ci est desservi par une navette gratuite permettant de rejoindre de nombreux points de la ville ancienne et moderne. Son nom ? La citadina. Une bonne idée pour désengorger le vieux centre et permettre son accès aux personnes à mobilité réduite. Présente à notre arrivée sur la parking, nous l'empruntons pour atteindre l'église St Jean-Baptiste. En attendant que ne se termine la messe dominicale, nous trainons dans les vieilles ruelles à proximité ...

Porto Vecchio
Arrêt demandé à l'église St Jean-Baptiste ...

A deux pas de l'église se trouve la citadelle qui se visite, normalement, le dimanche de 10 à 16 h. Du moins, c'est ce qu'annoncent les affiches collées sur la porte du bâtiment. Oui mais voilà, c'est fermé. La citadelle restera donc imprenable en ce qui nous concerne !

Portes closes à la la citadelle ... Tant pis pour le point de vue !

On se console en rejoignant la marina, sur qui elle veille attentivement. En ce dimanche de février ensoleillé, c'est l'un des rares endroits de la cité à montrer un peu de vie ! Quelques terrasses font, en effet,  le plein ... mais les prix mentionnés sur les cartes nous font un peu peur ! Nous nous rabattons donc sur une crêperie. " Pas très local ", me direz-vous ! Qu'à cela ne tienne, il suffit d'agrémenter la crêpe d'un bruccio aux oignons confits et la Bretagne tend la main à la Corse par delà les terres de France. Une réussite ! Vive le mélange des cultures !!! 

 

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14.00 - Il est grand temps de mettre à profit ce grand soleil en allant déambuler sur les plages voisines. Il parait que la plage de San Giulia vaut le déplacement ... voilà qui tombe bien, nous sommes prêts à nous déplacer ! En saison, se garer à proximité doit représenter un sacré challenge, mais en février, rien n'est impossible. Nous trouvons donc une place sur le petit parking situé au bout de la route de la plage et prenons une trouée menant à la plage ... Wahou, quel bleu ! Saisissant !!!

Posez-vous à San Giulia et profitez du paysage !

 

Sable fin et eaux translucides d'un bleu clair ... On se croirait dans un lagon ! L'avancée dans l'eau est très douce et on peut avoir pied très longtemps. En cette fin février, l'eau est encore bien froide et il est difficile d'y plonger autre que les jambes ... et pourtant, cela doit être bien agréable de rejoindre le bloc rocheux visible depuis la plage. Mais pour cela, il nous faudra revenir en été !

San Giulia Porto Vecchio
Une jetée en guise d'avancée vers le grand bleu !

 

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En fin d'après-midi, on lève le campement pour aller voir la plage voisine de Palombiagga, mais après en avoir eu plein les yeux avec celle de San Giulia, sa consœur ne parvient pas à nous charmer autant. Moins dépaysante, plus agitée... Nul doute que certains apprécieront cependant.

La plage de Palombiagga

 

 

 

 

Lundi 19 février 2024 ...

Rebelote. Levée de bonne heure pour aller faire ma petite marche aux alentours. Cette fois, ce sera pour découvrir la tour d'Olmeto sur la côte de Bruzzi. J'ai repéré l'endroit en descendant vers la côte depuis le lion de Roccapina. Ces avancées vers la mer m'ont immédiatement attirée et j'ai cherché comment m'y rendre ... pas évident à première vue !

Vue de la côte de Bruzzi

Mais à force de chercher, j'ai fini par dénicher un sentier menant à la tour d'Olmeto située sur l'une des avancées pierreuses. Accéder au sentier est déjà un peu complexe puisqu'il faut emprunter une piste non carrossable pour arriver à la plage. Les suspensions de ma voiture étant bonnes à changer, le trajet s'est avéré quelque peu "périlleux" !  Une fois arrivé à la plage, reste encore à trouver le point de départ du sentier : entre une plage creusée par les récentes tempêtes et les sentiers inondés et boueux qui longent la plage, je dois avouer que j'ai failli rebrousser chemin. Mais sur le côté droit de la plage, des pierres ressortent du muret pour servir d'escalier, permettant ainsi d'avoir accès au sentier côtier. Après, rien de plus simple, il suffit de suivre le chemin jusqu'à la tour et de longer la côte.

Une fois la tour génoise atteinte, le parcours se poursuit en suivant la côte ...

 

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10.00 - Retour au gite. Le temps de prendre un café et on part pour Bonifacio, à une trentaine de minutes de route. En période estivale, accéder à la marina est extrêmement difficile tant la ville attire de touristes, trop pour les absorber correctement. Un  papi corse - qui avait envie de discuter - nous a suggéré de ne jamais venir en été. " Un enfer ", selon lui. Sans doute est-ce vrai, mais hors saison l'accès à la ville et à ses divers parkings se fait sans problème. Les touristes sont mêmes autorisés à stationner sur les parkings du haut (ceux de la forteresse), alors qu'en haute saison ceux-ci sont réservés aux locaux (une carte est alors nécessaires pour y accéder). 

Mais avant de grimper, profitez de la vue depuis la marina. Une ville haute imprenable !

 

En été, la marina doit être bien animée avec tous les restaurants qui étalent leur terrasses sur les quais, mais hors saison, la tranquillité règne . Un seul bar PMU situé au tout début des quais est ouvert ... on est sauvé ! 😉 Pour l'heure, il est bien trop tôt pour se préoccuper du déjeuner, alors place à la découverte !

Pour les plus courageux, il est possible de grimper à pied jusqu'à la porte de Gênes depuis la marina ... ou alors faire semblant en accédant en voiture au sommet et en descendant quelques mètres pour donner l'impression d'être vaillant ! Bon, on avoue, nous avons fait semblant. 😁 Nous nous sommes garés au niveau de la caserne, au niveau donc des ruelles de la vieille ville. Effort zéro ... mais accessibilité garantie pour tout le monde. En été, une autre option est possible : prendre un petit train qui part de la marina et qui fait le gros du travail pour vous. Ces considérations peuvent paraitre peu importantes pour certains d'entre vous, mais voyageant avec une personne qui a des problèmes de santé, il me semble essentiel de donner la possibilité au plus grand nombre de découvrir les beautés inaccessibles. La Corse est déjà bien compliquée pour ceux qui ont des problèmes pour marcher ... villes hautes, accès aux plages souvent éloignées des parkings, sentier rocailleux ... bref, c'est sympa de trouver parfois des moyens pour éviter de laisser une partie de ses proches à la voiture parce que l'accès est trop difficile.

Bonifacio Porte de Gênes
Gardez une peu de souffle pour visiter la ville haute !
Bonifacio Porte de Gênes

 

Une fois dans la ville haute, plus vraiment de difficulté car le dénivelé est faible et le centre est relativement petit. Arrêt incontournable à l'église Ste Marie majeure, assez atypique par sa loggia où se réunissaient autrefois les notables pour  délibérer ou rendre la justice ... sous la surveillance étroite du podestat, le représentant de la République de Gênes, dont la résidence donne sur cette place couverte.

Bonifacio Loggia église Ste Marie majeure
Rendez-vous devant l'église ... mais attention, on vous écoute !

 

Loin de la cohue de la période estivale, il est plaisant de déambuler dans les ruelles du vieux centre. Lors de votre balade, portez une attention particulière sur les escaliers des maisons menant à la porte d'entrée située au 1 er étage. A 45 degrés... sportif la montée !!!  Les anciens devaient avoirs des mollets et des genoux en béton !

Des escaliers qu'on ne grimpe pas quatre à quatre ... impossible !

 

Et en parlant d'escaliers, on ne peut venir à Bonifacio sans évoquer les escaliers du Roy d'Aragon, ces 187 marches taillées dans la roche qui mènent de la citadelle au niveau de la mer. Autant dire que là aussi, la pente est raide ! D'ailleurs, ils sont fortement déconseillés aux personnes ayant des problèmes cardiaques et aux femmes enceintes. On comprend vite pourquoi lorsque l'on commence la remontée !

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Plus facile à descendre qu'à monter !

 

Autre lieu incontournable de la vieille cité : la place qui offre une magnifique vue sur les falaises et le grain de sable. Tellement splendide qu'on sort notre thermos de café pour passer un peu plus de temps sur le lieu et qu'on tape la conversation avec un ancien de la citadelle. Il nous parle du temps où l'eau courante n'existait pas et où il fallait aller chercher l'eau potable dans les différents puits de la cité - et notamment celui qui ne se tarissait jamais lors des grandes chaleurs. Il nous raconte comment les habitants désertaient la cité pour grimper en estive dans les montagnes à la recherche de fraicheur ... Un échange très sympa qu'il serait impossible d'avoir en pleine saison car les résidents souffrent de la surfréquentation touristique ...

 

La grisaille de la matinée commence à s'estomper à la fin de notre visite. Du coup, nous décidons de poursuivre notre route pour découvrir Bonifacio, non plus depuis son intérieur, mais depuis les falaises environnantes. Direction donc le phare voisin de Pertusato - qui ne se visite pas mais qui offre une splendide vue sur la cité. Vue et soleil ... le parfait mélange pour faire notre pause pique-nique ... tardivement !  Il est également possible de rejoindre cet endroit à pied depuis la citadelle en suivant le chemin du littoral.

Bonifacio
Avec le soleil, les falaises resplendissent !

 

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15.00 - Ayant un peu de temps avant de regagner notre gite pour la soirée, nous filons vers la côte, histoire de voir l'autre côté de la pointe corse. Le plan de l'office du tourisme de Bonifacio mentionne les plages de Sant'Amanza ... l'endroit idéal pour prendre le soleil de février !

Plages de Sant'Amanza
Petite sieste au soleil sur les plages de Sant'Amanza ...

 

 

 

 

Mardi 20 février 2024 ...

Pas de marche matinale aujourd'hui car nous levons le camp de Monacia d'Aullène pour rejoindre Ajaccio. Nous reprenons donc la route de Propriano en nous arrêtant cette fois plus longuement au lion de Roccapina. Sur le bas côté de la route, un petit parking offre un joli point de vue sur ce fameux rocher en forme de lion alangui, couronné des ruines d'une tour de garde.

Casa Roccapina
Le lion de Roccapina est toujours vigilent, le regard tourné vers la mer ...

 

De l'autre côté de la route, la casa Roccapina - une ancienne maison cantonnière transformée en musée - ouvre ses portes, même hors saison ! Voilà qui est assez rare pour le signaler. Du coup, nous ne saurions passer notre chemin sans aller lui rendre visite. Un audioguide vous permet de découvrir l'histoire des lieux, celle des paysans des environs, des bandits qui se cachaient dans le maquis ou des naufragés indiens du Tasmania, victimes des rochers du littoral. Au dehors, derrière la maison, se trouve un circuit permettant d'accéder à un orii meublé.

Casa Roccapina
Au dessus de la casa Roccapina se cachent plusieurs orii, dont celui-ci qui est aménagé ...

 

Joli petit circuit qu'il faut absolument cumuler avec celui qui se trouve de l'autre côté de la route, sous le point de vue. Un panneau indique un temps de 25 mn pour revenir au point de départ mais il vous en faudra un peu plus si vous êtes, comme moi, du genre à vous extasier à tous les points de vue ! 

Casa Roccapina
Quand l'éléphant affronte le lion ...

 

Bref, comptez une bonne heure pour la visite des différents endroits ... et plus si vous optez pour descendre à la plage d'Erbaghu. Une randonnée d'environ 5 km (2heures environs) qui permet de découvrir un lieu hors du temps. La batterie de mon téléphone étant quasi vide, je n'ai pas pu prendre de photos - à mon grand regret ! - mais je joints à cet article une photo prise sur le site de visorando pour vous montrer ce que cela donne ...

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Une plage qui se mérite !

 

 

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15.00 - En repassant près de Propriano, nous faisons un petit détour jusqu'à la plage de Portigliolo. La mer s'agite sur les rochers, ce qui tranche avec le calme plat de ces derniers jours ... Le mauvais temps est annoncé pour bientôt mais, en attendant, on profite du soleil avant de reprendre la route pour atteindre Ajaccio dont la découverte sera pour demain...

 

 

 

 

 

 

Mercredi 21 février 2024 ...

Pas de long trajets prévus aujourd'hui, nous allons visiter "à domicile" ... c'est-à-dire sur les lieux même de notre location, ce qui nous permettra de revenir manger au calme. Prévision de la journée ? Matinée au cnentre d'Ajaccio et après-midi dans la proche banlieue avec la pointe de Parata et la plage de Capo di Feno.

C'est donc parti pour une matinée urbaine... après quatre jours passés dans des endroits très peu fréquentés, voilà qui change ! Notre location se trouvant à 2 km du centre, nous nous rapprochons en voiture et optons pour le parking du Diamand. Pas bon marché - il est vrai - mais extrêmement pratique pour qui veut accéder au centre d'Ajaccio sans marcher ou chercher de place en surface pendant une heure. La sortie du parking se fait sur la place de Gaulle où se trouve la statue de Napoléon et de ses quatre frères, soit une rue à traverser pour être en pleine centre ancien. En ce février - 2024 - la place est en pleine rénovation : sols creusés et retournés ... ce sera surement sympa lorsque tout sera fini. En attendant, les travaux sont peu agréables et rajoutent aux bruits de la circulation incessante. Nous avons été trop mal habitués ces jours-ci !

Pour échapper aux bruits de la ville, nous filons vers la citadelle qui marque l'extrémité de la vieille ville. En été, le lieu semble accueillir des artisans ; en février, pas un chat et mis à part l'accès à la place centrale, on ne peut pas y faire grand chose. 

Ajaccio citadelle
Des murs qui en imposent !

 

Qu'à cela ne tienne, les ruelles avoisinantes sont agréables et donnent accès à l'église St Erasme - intéressante par les ex-voto destinés au St Patron des pécheurs - ou à la maison de la famille Bonaparte ... Impossible d'y échapper bien que celle-ci soit discrètement nichée dans la ruelle St Charles ! De quoi se familiariser avec la famille Bonaparte et découvrir leur intérieur et ses évolutions, en même temps que change le statut de la famille. La visite se fait par audioguide et c'est le seul regret que j'aurais à formuler au sujet de ce musée national. C'est, à mon sens, tellement plus agréable de suivre un guide-conférencier ! Une heure environ est nécessaire pour réaliser la visite en toute quiétude et arriver à comprendre la composition de toute le famille ... y'a pas idée d'être aussi nombreux !

Ajaccio
Soyez les bienvenus chez les Bonaparte !

 

En retournant à la voiture, nous faisons un arrêt à la Cathédrale Notre-Dame de l'Assomption, autrefois fréquentée par ... les Bonaparte, évidemment ! La petite histoire veut que c'est en rentrant de la messe donnée en faveur de Sainte Marie, patronne de la Corse, le 15 août 1769, que la mère de Napoléon I er ressentit les premières douleurs. Le petit Napoléon arrivait !  La famille est présente partout, y compris jusqu'à son grand maître-autel composé de marbre de coloris différents, lequel a été offert par Elisa Bonaparte ... la sœur de Napoléon I er. Quand je vous disais !

Ajaccio Cathédrale Saint Marie Assomption
Une cathédrale marquée par l'emprise des Bonaparte !

 

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Pause déjeuner à la maison avec quelques produits achetés au marché couvert ... ou du moins les quelques étalages qui persistent en saison hivernale, c'est-à-dire pas grand chose ! On a quand même trouvé des arbitate - des chaussons aux blettes - pour l'entrée et des Imbrucciata - des tartelettes au brucciu et citron - pour notre dessert. On ne saurait venir en Corse sans goûter à ses spécialités !

 

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Pour retrouver notre élément naturel de prédilection, nous décidons de prendre, en début d'après-midi, la route des sanguinaires ... non sans faire un arrêt en chemin sur la place d'Austerlitz pour saluer le grand monsieur de l'île. On trouve assez rapidement à se garer devant la place et allons à la rencontre de celui qui contemple, depuis son piédestal, son œuvre et ses victoires. Le monument est relativement récent - 1938 - et semble bien loin de la vieille ville où tout rappelle les Bonaparte... Son inauguration aux portes de la seconde guerre mondiale, au moment même où Mussolini envisage d'annexer la Corse, témoigne de l'attachement de l'île à la France. Tout est symbole !

Ajaccio place d'Austerlitz

 

Après avoir conversé avec le grand homme, nous laissons définitivement Ajaccio derrière nous pour filer sur la pointe de la Parata. J'avais déjà fait un passage aux îles sanguinaires par le passé mais sous une pluie torrentielle... Cette fois-ci le décor est tout autre grâce à un magnifique soleil d'hiver ! Du coup, balade obligatoire !!!

Le circuit de la pointe constitue un 8. Une petite route - interdite aux voitures - mène au centre de ce 8. L'accès est facile et, pour les personnes à mobilité réduite, une navette électrique facilite davantage le chemin. Par contre, pour en bénéficier, il faut se signaler à l'entrée du site. Mon compagnon de voyage a cependant pu l'emprunter sans cet enregistrement en questionnant le chauffeur qui venait, par hasard, déplacer la navette. Le hasard fait bien les choses, c'est connu ! La navette s'arrête au centre du 8 où se positionne un restaurant-bar ... bien évidemment fermé en cette saison. Avec un temps pareil, c'est bien dommage !

 

Au delà de ce bâtiment, la petite route devient un sentier menant à une table d'orientation permettant d'observer les îles sanguinaires qui sont au large. Peu avant ce point, un sentier monte vers la tour génoise ... à conseiller uniquement à ceux qui ont du souffle et de bons genoux car cela grimpe fort ! Pour le chemin du retour, il est conseillé à ceux qui ont le vertige de reprendre le même chemin que précédemment car certains passages du fameux 8 sont considérés comme vertigineux. Étant moi-même sujette au vertige, j'ai un peu hésité avant d'emprunter ce passage ... mais je tiens à rassurer celles et ceux qui pourraient se poser les mêmes questions que moi, c'est tout à fait faisable. Le retour se fait donc, parfois à flanc de falaise, le plus souvent sur un sentier étroit taillé au sein même du maquis. Une boucle d'environ 1 heure qui permet de voir, par temps clair, de magnifiques paysages...

Mer, ciel ... du grand bleu partout. Pour le rouge sanguinaire, il faudrait revenir au soir, au moment du coucher du soleil ... mais une fois de retour à l'appartement, on préfère se poser devant un petit apéritif improvisé... ce sont les vacances, après tout !

 

 

 

 

Jeudi 22 février 2024 ...

Dernier jour avant de reprendre le bateau en soirée. Et comme pour éviter les regrets du départ, le temps tourne au gris ... dommage, notre excursion vers les calanques de Piana se fera sans le soleil. La destination du jour a été sujet à quelques discussions : nous avons gardé, d'un précédent voyage, d'excellents souvenirs de Piana et de Porto ... mais l'aller-retour depuis Ajaccio est quelque peu conséquent. Bon, le repos se fera sur le bateau du retour !

Sur le chemin vers Piana, la route longe de jolies baies qui, même sous un ciel bas et gris, invitent à des arrêts imprévus ...

 

Ce qui est prévu, par contre, c'est l'arrêt à Cargèse, le village aux deux églises ... A droite, l'église latine - la catholique - et à gauche, l'église grecque - l'orthodoxe ; chacune faisant face à sa rivale. Une implantation parfaite pour un règlement de compte ! Deux églises pour un si petit village, cela a, en effet, de quoi étonner ... mais pas tant que cela quand on cherche une explication : en 1676, fuyant la domination ottomane, des Grecs du Péloponnèse demandèrent asile à la République de Gênes qui leur accorda des terres en hauteur de Cargèse, à Paomia exactement. L'installation ne se fit pas sans heurts, les Corses voyant dans ces migrants des alliés de Gênes et des accapareurs de terres ... Face aux attaques locales, la communauté grecque dut même se réfugier à Ajaccio, avant de revenir à son point d'attache en promettant certaines concessions, comme celle de se soumettre à l'autorité papale tout en conservant les traditions orthodoxes. Aujourd'hui, la petite cité a retrouvé son calme. Les deux églises se font toujours face mais les deux communautés ont appris à vivre ensemble, sans s'affronter. Un message d'espoir !

Cargèse
Chacune vue depuis le parvis opposé !

 

 

On laisse derrière nous le village de Cargèse pour continuer sur Piana avec le vague espoir de trouver un endroit pour manger. Mais en cette saison, rien n'est ouvert et nous finissons par grignoter, à l'abri du vent, le pique-nique que nous avons  - heureusement - pris avec nous " au cas où ". Toujours prévoir !!! Pas même moyen de boire un café chaud, ni sur Piana, ni sur Porto. Les deux jeunes filles, gardiennes de l'office du tourisme de Porto, ont eu beau chercher ... aucune suggestion ne leur est venue en tête. Un inconvénient de la basse saison, on fait donc avec ! Par contre, gros avantage, la petite route sinueuse et rocheuse menant à Porto n'est qu'à nous ! Aucune difficulté donc pour prendre des photos en s’arrêtant au bout milieu de la petite voie, sans gêner quiconque.

 

A la sortie des calanques de Piana, le village de Porto se dessine en contrebas. En saison, plusieurs compagnies proposent des sorties en mer, une activité que nous avons déjà fait par le passé et que nous conseillons vivement !

Un coup d'oeil par en haut, avant de descendre sur le rivage !

 

Pour l'heure, non seulement le lieu est désert mais, en plus, le temps se dégrade et la mer commence à s'agiter sérieusement. Et comme pour nous confirmer cette mauvaise impression, un SMS de Corsica ferries arrive pour nous signaler des modifications sur notre voyage de retour du fait de la forte mer ... La nuit risque d'être agitée sur le bateau ! Retour donc sur Ajaccio pour rejoindre la gare maritime.

 

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Le temps presse mais nous prenons quand même le temps de nous arrêter aux portes d'Ajaccio, à la biscuiterie d'Afa car il nous faut faire le plein de cannistrelli ... une urgence vitale ! La boutique d'usine est accueillante et propose de nombreux parfums, chacun devrait donc y trouver son bonheur ! Au printemps, des ateliers de cuisine sont proposés. Bon, ce ne sera pas nous ... à moins de revenir aux prochaines vacances scolaires ! 

Pour avoir le choix du roi !

 

Le coffre désormais rempli de gourmandises corses, nous pouvons lever le camp ! Petite attente sur le quai avant de pouvoir grimper sur le bateau et de prendre possession de notre cabine. Cette fois-ci nous partons avec Corsica Ferries, sur un bien plus gros bateau que celui de l'aller.

 

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C'est donc le moment de faire le comparatif promis en début de compte-rendu ... Alors, quelle compagnie privilégier ?

Je dois avouer que j'ai un gros penchant pour Corsica Linéa. Le bateau pris à l'aller se trouve être plus familial, moins "usine" ... Sa taille réduite permet de sortir plus facilement sur les passerelles, et ses parties communes - comme le bar ou le restaurant - sont bien plus agréables. Quant aux prix, Corsica Linéa est une compagnie bien plus avantageuse ! Sur Corsica Linéa, la cabine extérieure avec lit jumeaux au sol est à moitié prix de celle de Corsica Ferries, une cabine sans aucune vision sur l'extérieur et composée de lits à étage ... à l'accès peu commode !

Seul avantage de Corsica Ferries, le bateau étant bien plus imposant, le tangage se fait moins ressentir ... et cela va avoir son importance vue la mer qui nous attend ! Bon, pour résumer, retour mouvementé avec un bateau plus souvent à l'oblique qu'à l'horizontale et s'écrasant avec fracas dans le creux des vagues ... difficile de trouver le sommeil dans de telles conditions ! 

 

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Au petit jour, le port de Toulon se dessine avec plus de deux heures de retard car le capitaine a du prendre une autre route que celle prévue pour tempérer les ardeurs de la tempête. Une fin de voyage tumultueuse donc, mais le soleil nous ayant accompagné une grande partie du séjour, nous ne pouvons que garder le positif en tête !

 

 

Bon séjour

à ceux qui fouleront, à leur tour,

la terre corse !

 

 

 

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